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Leçons politiques , Vertus républicaines : Valls et l’argent public … la France s’endette mais Valls s’en moque : s’il est un peu intelligent , il peut très bien parler de l’Euro 2016 et du Fifa ce mercredi à l’Elysée sans même dépenser un sou des contribuables ! Au lieu de cela il va soutenir son équipe de Barça aux frais des Français , prétextant que c’est sur invitation ! Il prend vraiment les Français pour des Imbéciles (6)

Tous les gouvernements depuis 1974 ont cédé à la facilité de l’endettement, tout le monde est donc responsable. Personne n’a intérêt à critiquer ses adversaires politiques. Mais personne n’a intérêt à payer pour les autres.

 

La France avec 96% du PIB

Ce qui est spectaculaire en France, c’est la régularité et la vitesse de l’endettement. Entre 1970 et 1980, la dette française est passée de 50 à 100 milliards d’euros. En 1984, elle atteint 200 milliards d’euros, en 1998, elle dépasse les 800 milliards, en 2010, on passe à 1600 milliards. Aujourd’hui, on frôle les 2000 milliards de dettes, qui s’accroissent de 150 milliards par an. Le rythme de progression est exponentiel. Donc explosif !

Cette endettement sert à 99 % à couvrir des dépenses de fonctionnement. C’est-à-dire des salaires, des frais généraux, de l’énergie, bref à couvrir de la consommation publique. On pourrait accepter un endettement qui serve à financer de l’investissent parce que cet investissement produirait un retour de revenus et de richesses mais ça n’est plus le cas. Ça a été le cas,  lorsque la France lançait des grands projets d’équipements ou d’infrastructures, mais c’est fini. Il s’agit donc de couvrir des dépenses courantes, des frais généraux, ou un train de vie.

les français doivent faire des sacrifices

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Train de vie , les petits loisirs capricieux des responsables publics ….. Valls et l’argent public

L’intervention du président de la République depuis le G7 pour voler au secours de son Premier ministre ; de nombreux membres de la majorité qui s’efforcent sans convaincre, à grands renforts d’interventions médiatiques et de tweets, d’assurer que la polémique est « stérile » et « inutile » ; Michel Platini qui entre dans la danse pour s’afficher comme l’instigateur de la prétendue « réunion »… N’en jetez plus, le scénario est décidément trop mauvais.

hollande doigt

Reste que le Premier ministre va garder une tache gênante sur son maillot de supporter du Barça mais surtout sur celui de chef de l’exécutif. S’il a été relativement épargné (hormis quelques seconds couteaux) par des Républicains peu enclins à monter réellement au créneau sur un sujet pour lequel ils sont loin d’être totalement exempts de reproches, cette faute politique et morale risque d’être une souillure longtemps visible sur le costume de Manuel Valls

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Car dans cette affaire, y compris avec l’annonce surprise de ce jeudi matin, de bout en bout, Valls a commis toutes les erreurs qu’il ne fallait pas commettre.

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Les 5 erreurs de Valls

Première erreur : le samedi, se donner en spectacle « Week end de rêve entre Ligue des Champions et Roland Garros » en plein congrès du PS et quatre jours après l’annonce de chiffres désastreux en matière de chômage.

Deuxième erreur : le dimanche, fanfaronner devant les journalistes présents à Poitiers et ironiser sur les « grincheux  » jaloux de sa vie de People courant de Berlin à Roland Garros.

Troisième erreur : le lundi, tenter de faire croire que le Premier ministre s’était rendu à Berlin pour y travailler à la préparation de l’Euro 2016, argument peu crédible dans la mesure où l’UEFA avait annulé la réunion prévue et où Michel Platini rendait visite à François Hollande quatre jours plus tard.

Quatrième erreur : le mardi et le mercredi, justifier la présence des enfants dans l’avion pour Berlin au motif que cela ne change rien au prix de l’avion, alors qu’à l’évidence, c’est la présence des enfants même qui pose un problème de principe.

Cinquième erreur : le jeudi, annoncer que l’on va débourser 2.500 euros pour payer le voyage de ses enfants, ce qui vaut aveu de culpabilité, « si c’était à refaire, je ne le ferais pas », tout en continuant d’expliquer que tout est normal et légitime, qu’aucune faute n’a été commise.

A la fin, Manuel Valls ne donne pas le sentiment de se livrer à un vrai, sincère et authentique mea culpa, mais plutôt à une tentative désespérée d’éteindre l’incendie politico-médiatique. En résumé, le message du Premier ministre aux Français est un peu cavalier : « Je lâche 2.500 euros alors que je ne suis pas obligé, donc, lâchez moi la grappe ! »

valls doigt

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Oui, cette communication de crise, comme le dit Laurent Fabius, a été « maladroite ». Du samedi matin au jeudi matin, il ne s’est pas écoulé un jour sans que le Premier ministre ne fasse preuve de sa défaillance à anticiper les conséquences de toutes ses décisions en matière de communication.

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3 Français sur 4 choqués

La décision de rembourser le voyage de ses enfants à bord du désormais célèbre avion assurant la ligne Poitiers/Berlin/Paris-Poitiers survient à contretemps. Elle est sans doute le résultat d’un sondage accablant pour le Premier ministre, indiquant que 77% des Français étaient choqués de son week-end. A un tel niveau de désaveu, il fallait faire quelque chose, surtout quand un certain François Hollande compterait au nombre des 77%.

Le problème, c’est que cette décision est présentée de manière bien étrange par Manuel Valls, qui parait s’excuser d’une faute tout en continuant d’affirmer qu’il n’en a commise aucune.

Pourquoi tenter de justifier le versement de ces 2.500 euros en continuant de proclamer, côté Matignon, « qu’il ne s’agit pas d’un remboursement mais bien d’une prise en charge puisque le Falcon était de toute façon affrété pour le déplacement de Manuel Valls à Berlin » alors qu’à l’évidence, il s’agit d’un remboursement de frais engagés par la République au profit des loisirs privés de la famille du Premier ministre ?

Pourquoi déclarer vouloir « incarner un comportement parfaitement rigoureux » tout en continuant de décréter que ce déplacement était « officiel », donc justifié?

Pourquoi avouer « Si c’était à refaire, je ne le referais pas » tout en continuant d’affirmer que ce déplacement pour assister à la finale de la Ligue des Champions entre la Juventus et Barcelone, en compagnie de ses enfants et de Michel Platini, était légitime?

Pourquoi faire cet acte de contrition à demi-mot, presque dans le déni, sans faire un mea culpa réel et sans réserve?

Parce qu’il a refusé, dès le départ de l’éclatement de la crise, le samedi après-midi, de reconnaitre son erreur politique, à savoir l’émission d’un message symbolique destructeur pour un Premier ministre sans résultats et exigeants des Français des efforts et encore des efforts, Manuel Valls finit sa séquence aussi mal qu’il l’a commencée.
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La leçon politique de cette affaire

Il y a donc une leçon politique à tirer de cette séquence : Manuel Valls n’est pas doté d’un garde-fou médiatique efficace. Il manque auprès du Premier ministre un Jiminy Crickett de la communication politique, capable d’anticiper les crises susceptibles d’être engendrées par les faux-pas que le Premier ministre s’apprête à commettre.

Ceux qui connaissent, depuis longtemps, le fonctionnement politique de Manuel Valls ne s’en étonnent pas. Le chef du gouvernement n’est pas un adepte de la contradiction créative, surtout dès que l’on touche à l’idée qu’il se fait de sa communication. Valls n’est pas Obama, qui est aussi en matière de communication, un partisan du « check and balances ». Il n’aime que les communicants de son sérail, lui répétant à longueur de temps : « Fais-toi plaisir, les Français t’aiment, tu seras président de la république »…

Les dégâts causés par cette affaire de vol Poitiers/Berlin-Paris/Poitiers, sont considérables. A l’évidence. D’où la limite de la philosophie du « Fais-toi plaisir, les Français t’aiment, tu seras président de la République… » Cette situation éveille en nous comme une étrange sensation de déjà vu. Bref, comme dirait Laurent Fabius, tout cela annonce encore de grands moments de « communication maladroite »…

plantu

From : Atlantico ,les Challenges , l’Obs ,…..